Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
music-art-n-co.over-blog.com

Provin Cité Médievale

23 Avril 2013 , Rédigé par Patrick Mouchel

HISTOIRE DE PROVINS, ANCIENNE VILLE DE FOIRES DE CHAMPAGNE

TÉMOIN AUTHENTIQUE DE L'HISTOIRE MÉDIÉVALE AVEC SES 58 MONUMENTS HISTORIQUES CLASSÉS OU INSCRITS

Un peu d'histoire...

Dès les premiers siècles de notre ère, Provins semble déjà exister. Elle est composée d’une Ville Haute et d’une Ville Basse respectivement appelées le Châtel et le Val.

Mais ce n’est qu’en 802 que les textes nous confirment que Provins est un lieu important puisque Charlemagne y envoyait ses “missi dominici”.

C’est ainsi qu’Étienne, Comte de Paris, et Fardufle, abbé de Saint-Denis, vinrent à Provins.

Cette époque marque les débuts d’une première architecture militaire.

En 996, sous le règne de Hugues Capet, une découverte miraculeuse dans le Val met à jour les reliques de Saint Ayoul. Les constructions religieuses se multiplient alors sur le site, et le marais est entièrement asséché.

Cette période marque la naissance des Comtes de Vermandois, d’où est issue la branche des Comtes de Champagne.

Provins, cité marchande dont l’opulence est convoitée, cité des trouvères, protégée par des remparts, brille de mille feux tout au long des XIIe et XIIIe siècles, époque des célèbres Foires de Champagne.

Elle frappe sa propre monnaie : le denier provinois (reconnu pour sa valeur dans toute l’Europe médiévale).

La cité est alors à son apogée sous le règne de Thibaud IV de Champagne (1201-1253), vassal des rois de France, Philippe Auguste (1165-1223) et Saint-Louis (1214-1270).

Homme de guerre et poète, le comte Thibaud de Champagne prend part à de nombreux sièges.

En 1226, au moment du couronnement de Louis IX, il quitte l’armée pour rejoindre son amour légendaire, Blanche de Castille (légende qu’aucun texte ne confirme malgré les rumeurs persistantes de l’époque).

Ses relations avec la régente ne sont qu’une succession de querelles et de complicités.

En 1234, Thibaud, Comte de Champagne, est couronné roi de Navarre.

En 1239, il part en croisade. A son retour, il rapporte la fameuse rose de Damas, qui, par croisement, permet la création de nombreuses roses en France et en Europe.

Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, les foires des Flandres et de la Vallée du Rhin, en plein essor, font concurrence aux foires de Champagne et le déclin économique annonce le déclin du pouvoir comtal.

En 1281, le maire, Guillaume Pentecôte se trouve dans l’obligation d’allonger d’une heure la journée de travail. Cette mesure entraîne une révolte au cours de laquelle il trouve la mort.

La ville est frappée et perd la plupart des biens qui constituent sa richesse.

De plus, l’unique héritière du comté - Jeanne de Navarre - épouse Philippe IV Le Bel, et à la mort de celle-ci la Champagne est rattachée au domaine royal.

Provins, terre d'inspiration.

Au XIIe siècle, un passage du Roman de Renart est composé non loin de Provins.

Un siècle plus tard, Thibaud IV de Champagne, dit “le chansonnier”, s’affirmait comme l’un des plus grands poètes de son temps.

De nombreux écrivains de passage à Provins évoquent cette cité à l’ombre de ses ruines : Victor Hugo, Honoré de Balzac, Prosper Mérimée, Jules Cousin, Marcel Proust, Paul Fort, Umberto Eco…

 

Provins, témoin exceptionnel des Foires de Champagne.

Les comtes de Champagne qui gouvernent la région comprennent dès l’An 1000 l’importance économique du commerce à longue distance, et savent tirer parti de la situation géographique des villes de Champagne.

Sur la route vers l’Est de l’Europe, elles sont en effet le passage obligé entre les ports de la mer du Nord et ceux de la Méditerranée, entre les plaques tournantes du commerce que constituent la Flandre et l’Italie, tournées l’une vers l’Europe du Nord et de l’Est, l’autre vers Byzance, l’Afrique et l’Orient.

Provins est alors un carrefour de routes, où convergent 9 chemins principaux et 11 secondaires. Ce site permet à la foire, deux fois par an, de devenir un des hauts lieux du commerce en Europe, particulièrement aux XIIe et XIIIe siècles.

Les foires sont des lieux de commerce de gros.

On ne vend pas au détail, cela est réservé aux marchés. On achète par ballots, ou tonneaux.

On y échange des produits de toutes natures venus de tous les pays européens : laines, draps, vins, fourrures, teintures, orfèvrerie…

Le succès des Foires de Champagne est dû en partie à la protection que les comtes accordent aux marchands.

Ils le font d’autant plus de bonne grâce que les foires les enrichissent.

Ainsi les comtes ont organisé sur leur territoire les “conduits des foires”.

Ils font escorter à leurs frais tout convoi de marchands désireux de se rendre à la foire.

Dans les chemins difficiles et peu sûrs du Moyen Âge, où l’on met six semaines pour arriver de Navarre, cela constitue un sérieux avantage.

Sur place, les comtes organisent la sécurité grâce aux gardes de foire et à leurs lieutenants.

Ils jugent en procès, exigent le paiement des droits de vente, président aux contrats, règlent les litiges. Ils peuvent poursuivre un contrevenant dans toute l’Europe.

Les privilèges accordés par le comte aux marchands établissent vite la réputation de la foire, mue par une bonne coutume commerciale.

Les artisans de Provins sont dopés par ces échanges et l’industrie du drap prend un essor important, jusqu’à devenir une spécialité connue dans toute l’Europe.

La foire est aussi l’occasion de fêtes avec des spectacles de musique et de jonglerie. Il faut imaginer une extraordinaire cohue d’hommes venant de tous pays qui échangent non seulement des marchandises mais aussi des idées.

Ces foyers de rencontre sont essentiels pour l’évolution des sociétés. Chaque pays y va de son influence et la Champagne joue un rôle prépondérant dans le domaine de la littérature, de l’art et du goût.

Toute la richesse de l’Occident naîtra de cette période faste, qui s’accompagne d’une demande culturelle de plus en plus raffinée. De même, l’église importe d’Afrique de l’ivoire et des bois précieux, et d’Orient des pierres qui décorent les objets religieux.

Cette période du commerce florissant s’achève progressivement au cours du XIVe siècle, lorsque les routes du commerce européen évoluent avec le passage des Alpes par les cols, et l’utilisation accrue du détroit de Gibraltar.

Les guerres de religion, les épidémies et l’abolition des

privilèges aux marchands portent le coup de grâce aux Foires de Champagne, celle de Provins, mais aussi celle de Troyes, de Lagny et de Bar-sur-Aube.Un peu d'histoire...

Dès les premiers siècles de notre ère, Provins semble déjà exister. Elle est composée d’une Ville Haute et d’une Ville Basse respectivement appelées le Châtel et le Val.

Mais ce n’est qu’en 802 que les textes nous confirment que Provins est un lieu important puisque Charlemagne y envoyait ses “missi dominici”.

C’est ainsi qu’Étienne, Comte de Paris, et Fardufle, abbé de Saint-Denis, vinrent à Provins.

Cette époque marque les débuts d’une première architecture militaire.

En 996, sous le règne de Hugues Capet, une découverte miraculeuse dans le Val met à jour les reliques de Saint Ayoul. Les constructions religieuses se multiplient alors sur le site, et le marais est entièrement asséché.

Cette période marque la naissance des Comtes de Vermandois, d’où est issue la branche des Comtes de Champagne.

Provins, cité marchande dont l’opulence est convoitée, cité des trouvères, protégée par des remparts, brille de mille feux tout au long des XIIe et XIIIe siècles, époque des célèbres Foires de Champagne.

Elle frappe sa propre monnaie : le denier provinois (reconnu pour sa valeur dans toute l’Europe médiévale).

La cité est alors à son apogée sous le règne de Thibaud IV de Champagne (1201-1253), vassal des rois de France, Philippe Auguste (1165-1223) et Saint-Louis (1214-1270).

Homme de guerre et poète, le comte Thibaud de Champagne prend part à de nombreux sièges.

En 1226, au moment du couronnement de Louis IX, il quitte l’armée pour rejoindre son amour légendaire, Blanche de Castille (légende qu’aucun texte ne confirme malgré les rumeurs persistantes de l’époque).

Ses relations avec la régente ne sont qu’une succession de querelles et de complicités.

En 1234, Thibaud, Comte de Champagne, est couronné roi de Navarre.

En 1239, il part en croisade. A son retour, il rapporte la fameuse rose de Damas, qui, par croisement, permet la création de nombreuses roses en France et en Europe.

Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, les foires des Flandres et de la Vallée du Rhin, en plein essor, font concurrence aux foires de Champagne et le déclin économique annonce le déclin du pouvoir comtal.

En 1281, le maire, Guillaume Pentecôte se trouve dans l’obligation d’allonger d’une heure la journée de travail. Cette mesure entraîne une révolte au cours de laquelle il trouve la mort.

La ville est frappée et perd la plupart des biens qui constituent sa richesse.

De plus, l’unique héritière du comté - Jeanne de Navarre - épouse Philippe IV Le Bel, et à la mort de celle-ci la Champagne est rattachée au domaine royal.

Provins, terre d'inspiration.

Au XIIe siècle, un passage du Roman de Renart est composé non loin de Provins.

Un siècle plus tard, Thibaud IV de Champagne, dit “le chansonnier”, s’affirmait comme l’un des plus grands poètes de son temps.

De nombreux écrivains de passage à Provins évoquent cette cité à l’ombre de ses ruines : Victor Hugo, Honoré de Balzac, Prosper Mérimée, Jules Cousin, Marcel Proust, Paul Fort, Umberto Eco…

 

Provins, témoin exceptionnel des Foires de Champagne.

Les comtes de Champagne qui gouvernent la région comprennent dès l’An 1000 l’importance économique du commerce à longue distance, et savent tirer parti de la situation géographique des villes de Champagne.

Sur la route vers l’Est de l’Europe, elles sont en effet le passage obligé entre les ports de la mer du Nord et ceux de la Méditerranée, entre les plaques tournantes du commerce que constituent la Flandre et l’Italie, tournées l’une vers l’Europe du Nord et de l’Est, l’autre vers Byzance, l’Afrique et l’Orient.

Provins est alors un carrefour de routes, où convergent 9 chemins principaux et 11 secondaires. Ce site permet à la foire, deux fois par an, de devenir un des hauts lieux du commerce en Europe, particulièrement aux XIIe et XIIIe siècles.

Les foires sont des lieux de commerce de gros.

On ne vend pas au détail, cela est réservé aux marchés. On achète par ballots, ou tonneaux.

On y échange des produits de toutes natures venus de tous les pays européens : laines, draps, vins, fourrures, teintures, orfèvrerie…

Le succès des Foires de Champagne est dû en partie à la protection que les comtes accordent aux marchands.

Ils le font d’autant plus de bonne grâce que les foires les enrichissent.

Ainsi les comtes ont organisé sur leur territoire les “conduits des foires”.

Ils font escorter à leurs frais tout convoi de marchands désireux de se rendre à la foire.

Dans les chemins difficiles et peu sûrs du Moyen Âge, où l’on met six semaines pour arriver de Navarre, cela constitue un sérieux avantage.

Sur place, les comtes organisent la sécurité grâce aux gardes de foire et à leurs lieutenants.

Ils jugent en procès, exigent le paiement des droits de vente, président aux contrats, règlent les litiges. Ils peuvent poursuivre un contrevenant dans toute l’Europe.

Les privilèges accordés par le comte aux marchands établissent vite la réputation de la foire, mue par une bonne coutume commerciale.

Les artisans de Provins sont dopés par ces échanges et l’industrie du drap prend un essor important, jusqu’à devenir une spécialité connue dans toute l’Europe.

La foire est aussi l’occasion de fêtes avec des spectacles de musique et de jonglerie. Il faut imaginer une extraordinaire cohue d’hommes venant de tous pays qui échangent non seulement des marchandises mais aussi des idées.

Ces foyers de rencontre sont essentiels pour l’évolution des sociétés. Chaque pays y va de son influence et la Champagne joue un rôle prépondérant dans le domaine de la littérature, de l’art et du goût.

Toute la richesse de l’Occident naîtra de cette période faste, qui s’accompagne d’une demande culturelle de plus en plus raffinée. De même, l’église importe d’Afrique de l’ivoire et des bois précieux, et d’Orient des pierres qui décorent les objets religieux.

Cette période du commerce florissant s’achève progressivement au cours du XIVe siècle, lorsque les routes du commerce européen évoluent avec le passage des Alpes par les cols, et l’utilisation accrue du détroit de Gibraltar.

Les guerres de religion, les épidémies et l’abolition des

privilèges aux marchands portent le coup de grâce aux Foires de Champagne, celle de Provins, mais aussi celle de Troyes, de Lagny et de Bar-sur-Aube.

Visite dans la cité médiévale et spectacle de chevalerie

Renseignements sur Provin

]]>
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article